La petite histoire de notre aquarelle blanche

 

Une brève histoire de la couleur blanche


Le monde moderne se demande si le blanc est une vraie couleur.

Nos  expressions l’affublent d’une signification liée au dépouillement, à l’absence, l’inexistant : 

“il y a un blanc” : un espace vide dans une conversation

“une voix blanche” : une voix sans timbre

“un examen blanc” : examen où les notes ne sont pas prises en compte

“être blanc comme neige” : être innocent, n’avoir rien à se reprocher

“un bulletin blanc” : abstention ou vote nul


Malgré ces représentations dans notre quotidien, la couleur blanche porte une symbolique qui remonte à des temps très anciens. Symbolisant la pureté, l’innocence, la propreté ou encore la paix, le blanc est encore très présent aujourd’hui dans nos habitations car il est qualifié de “neutre” et accentue la lumière naturelle.



Alors, couleur ou non couleur ?


Si l’on pouvait échanger avec nos ancètres, la question n’existerait même pas : le blanc est bel et bien une couleur ! 

Ils nous diraient que l’absence de couleur, c’est l’absence de pigment. 


La couleur blanche existe depuis le paléolithique dans l’art pariétal où de la craie était utilisée pour peindre dans les grottes. On la retrouve également dans l’antiquité où elle siège même au rang des 3 couleurs de base (avec le rouge et le noir). Le Moyen âge utilisait des nuances de blanc-beige pour les enluminures et il y portait une grande symbolique spirituelle.


Chez Almâter, on est d'accord avec nos ancêtres : le blanc est une couleur à part entière...alors c'était évident qu'il avait sa place dans notre palette !

Mais avec quoi est-elle fabriquée ?



Les pigments blancs

Le blanc de plomb est le plus utilisé depuis l’antiquité, c’est un carbonate de plomb qui sert à la fois de pigment, de siccatif pour la peinture à l’huile ou de charge opacifiante. Il peut être fabriqué chimiquement mais il provenait initialement de l’hydrocérusite, un minéral que l’on trouve à l’état naturel. Sa toxicité est connue depuis longtemps mais on ne lui trouvait pas de challenger.

Il faut attendre le XIXème siècle pour qu’il trouve un remplaçant, le blanc de Zinc (ou oxyde de Zinc). La médecine indienne l’utilisait déjà il y a plus de 2000 ans dans des baumes médicinaux. il est moins toxique que le blanc de plomb mais résiste moins bien aux intempéries.


Le blanc de Titane (oxyde deTitane) est apparu en 1920 pour pallier à la toxicité de ses prédécesseurs. Il peut être extrait de minéraux de rutile et l'ilménite mais est aussi synthétisé industriellement.



Le carbonate de calcium


Pour nos aquarelles artisanales et naturelles, nous avons choisi un blanc issu du carbonate de Calcium (CaCO3) - comme les hommes préhistoriques pour leurs peintures pariétales - parce qu’il est naturel et que son histoire est incroyable. Appelé aussi calcite, calcaire ou tartre, c’est une roche sédimentaire vieille de plus de 3 milliards d’années ! Il est le composant principal de la craie, du corail, des coquillages, des coquilles d’escargot, des coquilles d'œuf…

La formation du calcaire est en quelque sorte magique… 

On vous explique (en simplifiant un peu) : 

—> les mers de la période précambrienne étaient peu profondes, chaudes et ensoleillées : l’environnement parfait pour sa génèse

—> la faune abondante (coraux, coquillages, etc..)  de cette période a utilisé des ions hydrogénocarbonates présents dans l’eau de mer et du calcium pour fabriquer leurs coquilles

—> le calcaire n’est pas très soluble dans l’eau, si bien qu’il finit par s’accumuler au fond des océans par couches successives. Des millions et des millions d’années s’écoulent (plus de 3 milliards en fait !) et finissent par créer ces couches épaisses de calcaire. Le mouvement des continents se charge au passage de disséminer ce calcaire autour du globe…

Ce calcaire, fruit d’une lente transformation de plusieurs milliards d’années, remontant à la naissance de notre planète, est un produit incroyable. Nous l’utilisons dans l’industrie, l’agriculture, la construction, mais aussi dans le domaine artistique.



 

Notre peinture blanche : aquarelle ou gouache ?

La recette de la gouache diffère assez peu de la recette de l’aquarelle. Leur point commun : le liant à la gomme arabique. La différence : pour fabriquer de la gouache, il faut ajouter un composé qui va opacifier la peinture. On utilise pour cela notre fameux carbonate de calcium (sous forme de blanc de meudon principalement). 

Pour fabriquer notre aquarelle blanche, nous broyons principalement des coquillages, mais aussi parfois des coquilles d’oeufs, et plus rarement de la craie lorsque nous en trouvons à l’état naturel (comme c’était le cas de l’une de nos premières aquarelles appelée “plage d’Australie” dont le pigment était issu d’un calcaire ramené de notre voyage en Australie).

Notre peinture blanche fabriquée à partir de carbonate de calcium sous ses diverses formes naturelles, est donc plus couvrante que les autres couleurs, à la frontière entre la gouache et l'aquarelle.

Mais au final, qu’elle soit gouache ou aquarelle…tant qu’on l’aime !




Pourquoi on aime notre aquarelle blanche ?


Nous avons choisi d’utiliser des coquillages et des minéraux car c'est un plaisir pour nous de glaner et transformer des coquillages et des minéraux, les sachant issus d'une si longue histoire naturelle ! Tout ce temps et cette énergie déployés par la nature pour lentement créer cette couleur nous émerveille et nous inspire.

Aussi, c’est une peinture naturelle, sans chimie industrielle, donc avec un faible bilan carbone !


De plus, mélangé à nos autres couleurs sur votre palette, notre blanc crée de belles nuances pastels, et étend la gamme des couleurs Almâter.


Et last but not least…ça nous fait une bonne excuse pour aller à la mer !

 

Quelques images des étapes de transformation des coquillages en peinture pour Almâter…

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